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Black Metal

Au peuple de l'abîme
Anibal BERITH
Journaliste

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« ''Au peuple de l'abîme'' explore un thème connu (la décadence de l'Homme) avec l'intelligence de l'exploiter à travers la chute du pouvoir, la chute d'un empire»

5 titres
Black Metal
Durée: 40 mn
Sortie le 20/10/2017
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Formé en 2015, le quintet d'origine toulousaine a su se faire remarquer brillamment dès leur premier ep ''Asservi'' par le label français, Les Acteurs de l'Ombre, qui a fait de sa spécialité, le post black metal en mettant en avant des groupes comme Regarde Les Hommes Tomber, Au-dessus, entre autres.
Découvreur de talents, l'équipe de Gérald nous propose de découvrir le premier album de ce groupe, intitulé ''Au peuple de l'abîme'', dont la carrière démarre sur les chapeaux de roues avec déjà une tournée de quatre dates prévue pour cette fin d'année, en partageant l'affiche avec Pensées Nocturnes et Au-Dessus, des références dans l'univers du post black metal.

Tirant leur nom de l'héritier, F.D à la basse, D.D à la batterie, M.S et M.D aux guitares et L.H au chant délivrent une musique sombre et torturée tournant sue le thème de la décadence de l'Homme et des vices du pouvoir. Compte tenu de leurs influences respectives, les titres sont longs avec une moyenne de 8 minutes faisant que la galette ne se compose que 5 chansons pour 40 minutes d'écoute.

Attaquant fort avec ''Au siècle des siècles'', l'intro du disque est directe et agressive associant des riffs dissonants et lancinants à la sonorité dérangeante sur fond de blast beats très endurants! Sur plus de 8 minutes les 5 acolytes martèlent l'auditeur en intégrant de légères accalmies en mid tempo dans une ambiance globalement torturée parfaitement mise en valeur par le timbre du chant du frontman.

Bien que distillant un post black metal très en vogue depuis ces deux dernières années, la quintet a su garder un attachement à leurs aînés old school en préférant volontairement un son légèrement brouillon, un peu comme si c'était enregistré au fond d'une cave conférant ainsi à cet album quelque chose d'authentique.

Difficile d'accès, il faudra s'y prendre à plusieurs reprises pour comprendre l'univers des toulousains car de nombreuses influences se mélangent; je pense notamment aux interludes presque jazzy que l'on peut découvrir sur l'ensemble des morceaux ainsi que les plans ambiants permettant un moment d'accalmie dans tout ce déferlement d'agressivité.

Beaucoup d'informations s'offrent à l'auditeur si bien que parfois ça va dans tous les sens, comme si ça n'avait ni queue, ni tête (''Meltem''); cependant, une fois que l'on a compris ce que véhicule le combo (et je vous invite à regarder l'interview vidéo du groupe sur notre page), tout prend son sens et l'album s'apprécie à sa juste valeur.

Musicalement bien travaillé, l'enchainement des chansons est cohérent et l'intégration de ces interludes plus calmes et la variété du tempo permettent de les sectionner intelligemment les rendant ainsi moins longs à l'écoute comme s'il y avait deux titres en un.

Globalement angoissant et torturé, ''Au peuple de l'abîme'' explore un thème connu (la décadence de l'Homme) avec l'intelligence de l'exploiter à travers la chute du pouvoir, la chute d'un empire. Cinq titres qui en disent long sur les influences du groupe et leur capacité à composer des titres complexes. Cependant la densité de ces derniers mériterait un peu plus de structure afin d'éviter cette sensation de partir dans tous les sens et accrocher l'auditeur à la première écoute dans ce monde où tout se consomme trop vite.

Anibal Berith.