FEAR FACTORY
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Metal Industriel

Genexus
Anibal BERITH
Journaliste

FEAR FACTORY

10 titres
Metal Industriel
Durée: 48 mn
Sortie le 07/08/2015
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2015 marque l'année du 10ème album pour FEAR FACTORY (en tenant compte de la réédition de la démo de 1991 « Concrete »), groupe de métal industriel fondé à Los Angeles en 1990 sous l'impulsion de Burton C. Bell et Dino Cazares. Le combo américain a su imposer au cours de ses 25 ans de carrière une musique métal puissante au thème récurrent de l'Homme face à la machine.

Malgré un changement de line-up régulier et une reformation même du groupe, Fear Factory enchaine les succès avec leur style novateur alors que peut-on attendre de ce dernier opus sous le label Nuclear Blast ? Fear Factory est devenu au fil des ans un concept musical / marketing dont les seuls acteurs sont les créateurs du combo et dont le reste de la troupe est interchangeable au bon vouloir de ses instigateurs. Se rajoutent de ce fait aux californiens, Tony Campos à la basse et Mike Heller à la batterie.

Dès les premières secondes de la galette, pas de doute la touche métal électro-mécano-industrielle est bien là. Tous les morceaux sont truffés de sons robotisés et d'effets sonores spéciaux qui font inévitablement penser à Terminator (le seul qui soit, le 1er volet de la saga). Les riffs sont mitraillés, le tempo saccadé en plein accord avec la batterie offrant un effet accrocheur et une rythmique entrainante. Burton vocifère ce qu'il faut sur les couplets et chante sur les refrains créant ainsi une ambiance plus humaine à contrario de l'effet mécanique de la structure de chacun des morceaux. Tout commence par « Autonomous Combat System » qui offre une intro très futuriste sur fond de rayon laser. La narration à la voix robotisée accompagnée du synthé offre une ambiance futuriste sur près d'une minute puis les blasts de Mike Herrel se mettent en marche créant un rythme militaire, précis, carré. La guitare enchaine aux riffs mitraillés et saccadés poussant l'auditeur à headbanger. Le chant clair du refrain est succint et les effets sonores très présents ne dénaturent pas l'agressivité de la composition qui conserve un rythme très dynamique façon néo-métal.

En suivant « Anodized » semble un peu aseptisé à mon goût, pas très évolutif sur la durée et au refrain trop chanté limite on est dans le monde des bisounours. « Dielectric » donne l'impression de rattraper le coche en offrant dès le départ un riff accrocheur semblant s'inspirer de certains riffs de Pantera mais le chant clair est trop « gentil » pour la composition et casse l'effet brute du morceau. On perçoit de légers changements de rythme mais l'outro est trop light et ramoli définitivement l'ambiance créée au départ.

Avec « Soul Hacker », on change de registre avec un morceau plus rond, plus complet. On ressent du volume, de la présence. Burton hurle bien sur les couplets ; le chant clair du refrain (auquel il faudra s'habituer!) est moins perturbant car assez bref. La guitare est bien saturée, en totale harmonie avec la batterie saccadée. On est même agréablement surpris par le solo de 20'' à la seconde minute du titre. « Soul Hacker » reste rythmé jusqu'au bout et fait bien la transition avec « Promotech » qui démarre tambour battant aux riffs agressifs, aux blasts rythmés et au chant hurlé. En revanche, je n'arriverai pas à me faire au chant clair qui selon moi casse l'ambiance agressive voire brutale de ce titre (et pas que celui-ci). Le final est particulièrement soigné car le tempo est maintenu, et le chant grave l'emporte sur le clair.

Le titre éponyme « Genexus » n'est pas à la dimension d'un titre éponyme car il ne représente pas vraiment ce dont est capable Fear Factory musicalement. Le riff principal est trop binaire et l'on ressent moins l'effet mitraillé du tempo. De plus, trop d'effets sonores spéciaux (on est dans Star Wars ou quoi?!). En revanche, mention spéciale aux vociférations de Burton qui n'ont jamais été aussi présentes jusque là que dans ce titre.

Heureusement « Church Of Execution » fait dans un autre registre et se démarque par le chant de Burton moins vociféré, plus narré sur les couplets et hurlé sur le refrain. Le côté musical ne varie guère des morceaux précédents dans son exécution excepté quelques courts passages « doux » et Ô miracle pas de chant clair !!! Pourvu que ça dure !! Plus de synthé dès l'intro de « Regenerate » accentuant cet effet machine. Les riffs sont plus heavy et la batterie toujours aussi saccadée et ne varie guère des 7 morceaux précédents. On retrouve la voix claire dont personnellement je me serai bien passé et qui me fait penser un manga gentillet bien que certains passages offrent une réelle brutalité.

« Battle For Utopia » renoue avec l'agressivité. Synthé et effets électros sont plus présents et le chant est bien hurlé sur les couplets. En revanche le chant clair du refrain dénature le titre et le dénaturera jusqu'au bout. Ce qui à l'avantage (ou pas...) de préparer l'auditeur à la ballade de 8'49'' qui clôturera cet opus sous le nom d' « Expiration Date » qui franchement ne représente pas un intérêt majeur pour l'album.

Fear Factory semble avoir fait le tour de la question avec son concept métal industriel SF (Sciences Fiction) aux riffs mitraillés. L'album plaira très certainement aux fans du genre car il reste dans la lignée de leurs précédents opus « The Industrialist » et « Mechanize » mais loin des cultissimes « Demanufacture » et « Obsolete ».