«Earthless a encore produit un très bon album. Le groupe revient pour notre plus grand plaisir vers moins de démonstrations, pour composer des titres plus accessibles avec plus du chant.»
Tout droit venu de San Diego, Earthless sort son nouvel album ''Black Heaven'' (Nuclear Blast). Cet album est déjà le quatrième des californiens, après ''Sonic Prayer'' sorti en 2005, ''Rythms Of From a Cosmic Sky'' en 2007 et ''From The Ages'' ainsi qu'un split CD. Le groupe compte le batteur Mario Rubalcada, le bassiste Mike Eginton et le chanteur guitariste Isaiah Mitchell qui a joué dans Nebula. Pour ce nouvel opus, les gars de San Diego proposent quelque chose un poil plus accessible que les précédents albums.
Pour ceux qui n'auraient jamais jeter une oreille sur Earthless, il faut savoir que le groupe se définit comme un ''Japanese-Psychedelic-Heavy-Kautrock band'', c'est à dire une musique influencée par le rock psychedelique japonais de la fin des années 60. On peut aussi citer comme références plus immédiates Black Sabbath, Led Zep, Cream ou Hendrix, car on entend beaucoup de groove dans tous les titres de l'album.
Cette impression d'orgie musicale et de perpétuelle improvisation est flagrante. Et c'est dans cette optique que les références au Kautrock et à des groupes comme Can apparaissent. On est vraiment dans la Jam, comme si l'album avait été enregistré dans une optique d'impro pure. Mais ce qui fait la différence avec le passé, c'est l'augmentation des titres, au nombre de 6, alors que les précédents comptaient 4 titres.
Pour prolonger cela, les morceaux ont une durée moindre. Par le passé, ils pouvaient allégrement dépasser les 10 minutes voire les 20 minutes. Toujours dans cette volonté de faire plus standard, le chant prend une plus grande place sur ce ''Black Heaven'', pour donner une structure plus classique aux titres et la voix d'Isaiah Mitchell est loin d'être désagréable.
''Electric Flam'' montre ce que le groupe peut proposer, avec ses longues impros dans les riffs et les solis. Cela permet de démontrer l'importance du chant et on remarque aussi que la rythmique tient la route et qu'elle est à l'unisson des grattes. Ce qui saute aux yeux à l'écoute de '''Black Heaven'', c'est l'utilisation de notes qui rappelleront sans mal Led Zep et le titre ''Good Times Bad Timmes'' (''Led Zep I''). On peut y trouver le meilleur du groupe : groove sur les riffs et des soli au sacré feeling. Un instrumental qui fait un des meilleurs titres de l'album.
Mais le meilleur est ''Sudden End'', composition clôturant l'album. Il se veut plus mélancolique, planant que les autres titres. Je pense à ''Free Bird'' de Lynyrd Skynyrd, avec de belles parties de chants presque émouvantes. Et que dire des soli : magnifiques moments de feeling.
Earthless a encore produit un très bon album et revient pour notre plus grand plaisir, vers moins de démonstration pour composer des titres plus accessibles avec plus du chant.