Le groupe Pavillon Rouge publie son quatrième album en cette année 2018 chez Dooweet Agency, après trois albums sortis depuis 2008 avec cadence régulière.
Pavillon Rouge tient son nom d'un morceau d'Indochine ou d'une référence à la littérature érotique japonaise, chacun fera son choix.
Originaire de Grenoble, le groupe compte dans ses rangs l'ancien chanteur de Crystalluim, Mu Cephei, combo de black métal qui s'était fait connaître au début des années 2000.
Ici, le groupe nous propose un étonnant et intéressant mélange de black métal, de musique industrielle et de techno.
Les albums précédents étaient bons, mais le groupe a prit son temps pour améliorer son mix, avec l'apport d'éléments électro ainsi qu'un esprit que l'on pourrait qualifier d'épique.
Car les compositions de Pavillon Rouge sont vraiment originales. Si des groupes comme Mysticum (Norvège) avaient déjà produit un black métal industriel où la boite à rythme était reine, les grenoblois ont créé un mélange de riffs sombres et techno. Comme si Darkthrone rencontrait les groupes produits sur les compilations Thunderdom, pour ceux qui, comme moi, ont été ado dans les années 90.
A la base, je ne suis pas friand de ce type de mélange mais ici, cela passe facilement. Les éléments électroniques donnent un côté froid et encore plus sombre aux compositions.
Le chant de Mu Cephei convient parfaitement aux compositions de cet opus. Ses screams y sont vindicatifs et rageurs et se fondent allègrement dans ce mélange éclectique.
Quelques exemples pour démontrer la qualité de cet album.
''L'Harmonie et la Force'', premier titre, débute par une intro majestueuse entre claviers grandiloquents, presques religieux, pour nous emmener dans des riffs débridés mêlés à ces sonorités technoides où le chant mi-scream mi-hurlé fait un malheur. On y trouve quelques moments de répit avec des nappes plus atmosphériques.
Le troisième titre, ''Dysnasteia Klub'', résume bien l'album et la musique que propose le groupe sur cet opus.
Les guitares y sont rageuses, on y trouve un très bon solo sur fond de beats techno et un duo de chants qui prend tout son sens dans le clip du titre.
Enfin le dernier morceau de l'album, ''Ad Augusta'' est dans un style ambiant et et électronique pour se poursuivre dans une veine techno au rythme rapide avec de bonnes lignes de grattes. Le chant se fait plus hurlé que crié mais aussi en mode narratif. Un morceau de choix pour clôturer de belle manière ce très bon album.
L'originalité fonctionne avec Pavillon Rouge. Grâce à ce ''Dysnasteia Klub'' prouve que techno et black métal peuvent faire bon ménage.