Tout fan de Guns N' Roses qui se respecte connait le nom de Dizzy Reed. Que ce soit en studios ou en tournées, le claviériste/percussionniste officie dans la formation depuis 1990 (juste avant Use Your Illusions I & II pour resituer plus précisément). Cela fait donc de lui le plus ancien membre dudit groupe juste derrière Mister Rose. Après une décennie passée à travailler sur ce projet, le bonhomme a décidé de sortir sous son nom sa première galette solo nommée Rock ‘n Roll Ain't Easy. Le garçon a décroché son téléphone et à rameuter une kyrielle de copains. Et la liste d'invités est longue. Pas moins de trois gratteux .... Ricky Warwick (ex-The Almighty, Black Star Riders) qui a également co-écrit et joue uniquement sur le titre d'entame, Mayuko Okai et puis Richard Fortus (lui aussi Gunner). A cette cohorte, on ajoute la section rythmique de W.A.S.P., Mike Duda et Mike Dupke (respectivement bassiste et batteur) ainsi que Nadja Reed (épouse de), Chela Johnson et Del James (producteur de cette rondelle et Tour manager de GN'R) pour les choeurs. Une cuisine en famille en quelque sorte. Et Reed dans tout ça. Il y assure piano, clarinette, congas, tambourin, shaker et bien évidement l'intégralité des vocaux. Et il s'en sort plutôt bien l'insolent.
Le compositeur-multi instrumentiste l'annonce tout de go : le (Hard) Rock'n Roll n'est pas facile.... Pourtant c'est bien le style qui nous attend tout au long de ces douze morceaux proposés (treize si on ajoute le ''Splendid Isolation'' et ses sonorités seventies offert en bonus si on télécharge la version digitale). Quand on écoute cet opus, impossible de ne pas penser à qui-vous-savez. Pourtant, Darren Arthur Reed (c'est son véritable nom) balance un excellent mélange d'ambiances variées.
Les groovy ''This Don't Look Like Vegas'' et ''Mother Theresa'' débutent les hostilités de bien belles manières. Tandis que ''Dirty Bomb'' ou encore ''Mystery In Exile'' transpirent bon l'esprit punk, ''Crestfallen'' et ''Cheers 2 R Oblivion'' s'apparentent plus à du Pop/Rock. Les morceaux s'enchaînent s'en faiblir. De son côté, ''Fragile Water'' donne plutôt dans le glam alors que la chanson éponyme (pas facile la vie d'artiste .... toujours sur les routes) sonne elle très Rolling Stonienne et délivre quelques parties de saxo bien senties.
Plutôt habitué au choeurs quand il accompagne Axl & cie, Dizzy se révèle un également bon chanteur. Son timbre et son énergie collent parfaitement au cocktail Rock hard recherché. La production est impeccable et rend justice aux compos. La pléthore de zicos recrutés n'est pas en reste avec des prestations sans failles (jetez notamment vos cages à miel attentives aux soli du sieur Fortus pour en être convaincus). Alors c'est vrai, d'aucuns diront que certaines parties de clavier sont un peu trop prédominantes … m'enfin bon, cela reste toute de même SON album solo au bonhomme. Alors, s'il ne se fait pas plaisir là, tout de suite, maintenant, quand pourra-t-il se le faire ?
Ce Rock ‘n Roll Ain't Easy est donc une bien bonne surprise. On espère que celui qui a récemment remplacé Brian Johnson avec AC/DC laissera un peu plus de liberté et de lumière à Dizzy Reed (alias ‘son copain de trente ans') pour le successeur à Chinese Democracy (s'il sort un jour). Quoi qu'il en soit il faut espérer ne pas avoir à patienter une autre décade pour la suite.