«« Cimbric Yarns », un grand album qui atteste encore une fois de l'incroyable talent de Suidakra qui parvient encore à nous surprendre, nous toucher et nous faire découvrir de nouveaux univers intérieurs »
Suidakra est un groupe allemand formé en 1994 dont le style reste difficile à définir tant les musiciens empruntent à des genres variés, se fondant sur des influences musicales d'une richesse rare. Après douze albums, le dernier en date étant « Realms of Odoric » paru en 2016, le groupe nous offre « Cimbric Yarns » qu'on s'empresse de découvrir !
Les guitares d'Arkadius Antonik et Sebastian Jensen ouvrent ‘Echtra' avant d'être habillées d'éléments orchestraux puis d'une voix féminine qui pose le décor épique et décidément mélodique de ce nouvel opus qu'on découvre un peu plus en profondeur avec ‘Serpentine Origine'. Plus simple mais tout aussi majestueux, ce morceau s'appuie sur la beauté et la fraîcheur du son d'un violoncelle et d'un alto, en réponse à un chant de femme dans les graves qui prend des allures de conte raconté au coin du feu. Le groupe revient aux fondamentaux avec des harmonies vocales qui ne font que se renforcer et gagner en puissance. La superbe ‘Ode To Arma' poursuit cette invitation à la rêverie que Suidakra, comme à son habitude, nous propose avec élégance et émotions. La chanson a été dévoilée à travers un clip que les fans du groupe se sont sans doute empressés d'aller découvrir ! ‘A Day And Forever' est une balade celte moderne avec le timbre chaud de Tina, qui n'égale malgré tout pas les chanteuses irlandaises comme Cathie Ryan ou Julie Fowlis. La ligne directrice de l'album mêle sobriété et majesté, en témoigne ‘Black Dawn' où les lignes musicales se superposent petit à petit en un effet progressif des plus réussi !
La force du groupe s'articule véritablement autour de la capacité des musiciens à créer des atmosphères délicates mais qui parviennent à envelopper l'auditeur et à l'emporter dans des mondes autres, à l'image de ‘At Nine Light Night', pudique et maîtrisée d'un bout à l'autre. La basse de Ken Jentzen renforce la rythmique du titre qui a quelque chose de mystique. ‘Snakehenge' permet de renouer avec des sonorités riches grâce aux arrangements orchestraux proposés par Arkadius Antonik et qui contrebalancent les voix, tantôt seules, tantôt en choeur. Certains groupes sont automatiquement associés à un élément, et dans le cas de Suidakra, le duo de guitares demeure au coeur du projet musical, agrémenté de voix sensibles et au timbre reconnaissable auxquelles ‘Birth And Despair' semble rendre hommage dans une ambiance entre ombres et lumière. Plus énergique, mystérieuse et épique, ‘Assault On Urlar' nous ramène à des temps reculés avec une rythmique hypnotique et une association de cuivres et de cordes qui ne tremble pas. L'album s'achève avec ‘Caoine Cruac', peut être plus naturelle et pure, moins maniérée et organisée, plus libre en somme.
« Cimbric Yarns » est un grand album qui atteste encore une fois de l'incroyable talent de Suidakra qui, après près de vingt-cinq ans de bons et loyaux services parvient encore à nous surprendre, nous toucher et nous faire découvrir de nouveaux univers intérieurs insoupçonnés et d'une beauté à couper le souffle, révélés par la musique du groupe, baignée de lumière.