CHAOS
The Effigy
Journaliste (Belgique)

ATTILA

«Le groupe maîtrise son sujet d'une main de fer avec ce « Chaos », album de la maturité pour Attila.»

11 titres
Metal Core
Durée: 38 mn
Sortie le 04/11/2016
5055 vues
Atilla est un groupe de metal-core, rap-core provenant d'Atlanta et formé en 2005. Le groupe a déjà six albums à son actif. « Guilty Pleasure » est le dernier en date, sortit en 2014. Le frontman Chris Fronzak a créé le groupe alors qu'ils étaient encore à l'école, ce qui explique qu'il ai fallu attendre 2010 pour que les tournées à plein temps voient le jour à la suite de la sortie du troisième album « Rage ». Dès lors les premières parties s'enchaînent et le groupe sillonne l'Amérique, alternant sortie studio et tournée. Ils finissent par conquérir l'Europe également et à limiter les premières parties pour se placer en tête d'affiche.

Attila est un groupe particulier dans le look et l'attitude surtout. Chris prend tout les clichés des stars du hip-hop, mais il est toujours difficile de faire la part des choses entre l'image vendue et la réalité. Ce qui est certain c'est que celle-ci a contribué dans le rejet d'une partie d'une audience potentielle, mais a en même temps permis de faire grossir une fan base toujours plus nombreuse, étrange paradoxe qui bien souvent divise franchement le public entre « on aime ou on déteste ».

Nous sommes en 2016 et Attila signe sur SharpTone Records. Cette signature vient à point pour Attila enfoncer le clou avec le bien nommé « Chaos ».

Début d'album en fanfare avec un « Ignite » qui mélange un grand panel de style metal ; chant rap, pig growl, black et de même pour la musique, un bon gros melting pot suivi de « Bullet Proof », refrain à l'accroche parfaite qui prouve dès le début de l'album qu'Attila sait pondre des morceaux d'enfer. Le groupe possède un son bien moderne mais les influences sont vraiment variées.

« Public Apology » possède des relents de Clawfinger lors des passages rap et une touche Fear Factory pour le chant mélodique. Attila n'a peur de rien et tout colle parfaitement. « Obsession » est hyper moderne, le groupe joue de la technique informatique à merveille en plus d'être techniquement géniaux sur leurs instruments.

Musicalement très industriel, « Moshpit » possède un chant rap et un featuring d'Ookay nous délivrant mille syllabes à la seconde, oui nous exagérons mais à peine. Une touche dubstep, des passages math-core, le groupe digère tellement de style qu'il en est incroyable d'en avoir une cohérence si parfaite dans son propos. « Rise up » possède un refrain que ne dénierait pas Hellyeah alors que les couplets sont métal-core.

Des effets industriels sur une rythmique math-core pour un « Let's Get Abducted » très lourd d'où la haine suinte du chant et si le groupe est convaincant, c'est parce qu'il est lui-même convaincu de ce qu'il produit. Rien à dire, ils transmettent leur énergie à l'auditeur. « Legend » se voit un peu plus néo-metal avec une touche punkisante, doté d'un refrain radiophonique, ce titre passera très bien en live. Le point de départ de « Queen » est hardcore et pourtant l'influence Clawfinger revient au galop. Malgré la simplicité du morceau, un travail de studio exemplaire a été réalisé pour caler les détails électroniques ajoutés ci et là.

« All Hail Rock n Roll » possède un couplet au rythme élevé qui tranche avec un refrain bien lourd. On se perd pour classer le groupe et c'est tant mieux. Le solo de guitare contrairement au titre du morceau est heavy metal traditionnel.

On termine en beauté avec ce « King » complètement trashy, mais à la sauce Attila bien sûr. Les musiciens s'en donnent à coeur-joie pour notre plus grand plaisir.

Cet album ne se dévoile pas à la première écoute, c'est toujours bien Attila, leur son, leur manière de faire, mais c'est aussi bien plus. Si la base est toujours metal-core, rap-core, il y a une foultitude d'éléments empruntés à la grande famille du genre metallique, tout en détails disséminés ci et là tout du long de l'album.

Le groupe maîtrise son sujet d'une main de fer avec ce « Chaos » qui se place largement au dessus de leur discographie. Cette septième offrande est l'album de la maturité pour Attila, celui qui peut franchir les palliés et espérons le, leur ouvrir la porte du succès.