ROYAL HUNT
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Melodic Progressive Metal

Cast In Stone
Chozo Tull
Journaliste

ROYAL HUNT

«Sur ''Cast In Stone'', Royal Hunt prouve que c'est dans les vieux pots qu'on fait ... euh .... les bonnes vieilles soupes.»

8 titres
Melodic Progressive Metal
Durée: 49 mn
Sortie le 21/02/2018
9743 vues
NORTHPOINT PRODUCTIONS


Il fut un temps où il était facile de parler de metal progressif :
'' _ J'écoute pas mal de metal prog t'sais.
_ Ah, Dream Theater ?
_ … Ouais, voilà.''

Alors évidemment il y avait les aventuriers du prog perdu, ceux qui vous citaient Shadow Gallery, Planet X et Fates Warning, mais ce serait également oublier les champions d'un progressif plongé jusqu'au cou dans le power metal : Angra, mais aussi Royal Hunt, qui continue de faire son bonhomme de chemin et de publier de la musique depuis 1992. A l'ère du djent et des polyrythmes à neuf cordes, les vieux de la vieille ont-ils appris des jeunes loups ?
Alors clairement, je ne peux pas faire durer le suspense : la réponse est non. Sur ''Cast In Stone'', Royal Hunt continue de publier la musique pour laquelle le groupe est connue, c'est-à-dire un prog néo-classique teinté d'AOR, avec des guitares endiablées et paganinesque, des riffs speed, et des nappes de claviers qui commencent à sonner sérieusement datées.

D'ailleurs, tout est un peu daté dans ''Cast In Stone'' : les plans néoclassiques vus et revus du morceau éponyme, les paroles épiques sans véritable contexte, les plans de slide dans « Save Me II », qui, même si ils tranchent clairement avec le reste de l'album, sonnent comme n'importe quelle autre morceau de slide. Et ne parlons pas du riff de « Wishing Well », que n'importe quel fan de power metal a déjà entendu mille fois. Et on peut jouer une fois mille riffs, mais on ne peut pas tromper mille fois mille fans. Euh non, attendez …

''Wishing Well'' est en fait assez symptomatique du reste de l'album : le morceau est joué avec de l'énergie et du panache, mais la composition suit à peine derrière : les mélodies ne sont pas vraiment accrocheuses, les arrangements n'étonnent pas, Royal Hunt fait du Royal Hunt. Je suis persuadé que cela suffira à certains, mais il faut quand même le préciser : vous qui entrez ici, perdez tout espoir d'originalité. Les morceaux en eux-mêmes sont plus ou moins efficace : ''Fistful of Misery'', la piste d'ouverture, tente vraiment vraiment d'être un hymne fédérateur, et y arrive si l'on est pas trop regardant. ''Last Soul Alive'' a un riff qui ressemble quand même pas mal à « Aces High » de la Dame de Fer, mais fait le boulot, et présente une section solo qui arrache le sourire à tout amateur de shred. Royal Hunt a beau donner dans un registre classique de chez classique et de se cantonner à des vieilles recettes, nos Danois gardent une élégance et une sincérité toujours agréable. Mais cela ne renouvelle pas leur propos musical. Royal Hunt continuent de jouer leur musique pour leurs fans, et ne prétendent à rien d'autre.

Un album daté mais sincère, à réserver aux fans de shred, de metal progressif old-school et de Deep Purple sous stéroïdes.

(Ah et aussi le pré-refrain de ''A Million Ways To Die'' ressemble beaucoup beaucoup au refrain de ''A Thousand Miles'' de Vanessa Carlton, et tant pis si ça ne fait ricaner que moi, les gens doivent savoir.)