House of Doom
Chozo Tull
Journaliste

CANDLEMASS

«Un bon EP fermement planté dans les habitudes du groupe, et qui peine donc à surprendre. »

4 titres
Epic Doom Metal
Durée: 20 mn
Sortie le 25/05/2018
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Etrange idée que celle derrière House Of Doom, le nouvel EP de Candlemass. Il s'agit d'un EP constitué du morceau-titre et de trois titres ''bonus'' : en effet ''House of Doom'' est la bande-son du jeu du même nom développé par Hyperfrost et co-développé par Candlemass. Ok, un jeu vidéo avec l'esthétique d'un groupe de metal comme base, on a déjà vu ça avec Iron Maiden ... Sauf qu'ici il s'agit d'un jeu de casino en ligne ! Oui, dans cette Maison du Malheur, il s'agira de parier son propre argent, de faire tourner des roues et d'aligner des symboles pour décrocher des jackpots ... Avouez que ça n'est pas immédiatement ce à quoi l'on pense lorsqu'on annonce une expérience ludique candlemassienne ! Un peu comme les pachinko machines à partir Castlevania et Resident Evil ...

Mais foin de tout ça, le disque est-il bon ? Faisant suite au Death is Thy Lover de 2016 (un autre EP), House of Doom voit l'incarnation la plus récente de Candlemass reprendre du service (Mats Levén au chant) sous la houlette du grand mage Leif Edling afin de nous livrer ces quelques titres, injection de heavy doom old school par intraveineuse. Le moins qu'on puisse dire, c'est que même sur un court CD, Edling sait ce qu'il fait - la production est au top, les riffs sonnent gras, les solos sont distillés avec classe et rage quand il le faut, et les compositions sont plutôt solides. ''House of Doom'' est un morceau de Candlemass classique mais efficace, avec beaucoup de charme et une atmosphère qui, si elle est familière à n'importe quel amateur du groupe, est ici recréée comme si rien n'était plus facile pour la formation suédoise.

Mais cette description pourrait également coller aux trois autres morceaux de l'EP. ''Flowers of Deception'' s'ouvre sur une rythmique somme toute assez similaire à ''House of Doom'', le tempo est sensiblement le même, la durée aussi, mais le morceau est moins poli, plus brut, et part vite en doom tradi, là où ''House of Doom'' gardait un côté narratif qui n'est pas sans faire penser à l'''Abigail'' de King Diamond (qui en connaît un rayon niveau histoires de maison hantées version metal !). Alors oui, le solo est plutôt agréable, oui, le morceau est somme toute bon, mais il est difficile de ne pas entendre les similarités et surtout de se demander si cette sortie était au final nécessaire - de la même manière, la ballade désincarnée ''Fortuneteller'' et le lent et sludgy ''Dolls on a Wall'' sonnent bien, mais sans surprises.
La faute n'est pas aux musiciens, qui livrent ici des performances plus qu'honorables, ni à la production, qui conserve ce grain old-school qui a défini le son Candlemass, mais bien aux compositions, qui se révèlent assez attendues.

Bilan mitigé donc, pour cette nouvelle sortie. Les fans y trouveront certainement leur compte, et l'on peut certainement louer les efforts du groupe d'avoir sorti un ''vrai'' produit pour accompagner le jeu et pas seulement un single en téléchargement. Mais l'on préfèrerait tout de même un album digne de ce nom, surtout vu que Edling semble encore avoir des envies de songwriting !