Paru en 2016, leur premier album Archetype avait été une belle révélation. Deux ans plus tard, le trio de Londres livre son second opus baptisé Yūgen. Ce mot est en fait un « concept qui correspond à l'esthétique japonais appliqué aux différents arts (scéniques, littérature et poésie) et qui renvoie à la compréhension et à l'évocation nostalgique de la beauté mystérieuse du monde ». Rien que ça.
Basé sur un riff simple mais percutant, la piste d'ouverture ''My Favourite Stranger'', avec ses couplets subtils et son refrain accrocheur, pose les bases d'un Rock hard mélodique calibré pour plaire aux radios US et au plus grand nombre. Soutenu par une section basse-batterie bien présente, ''Burn'' (en référence à la navette spatiale Challenger qui explosa quelques secondes après son décollage) et ''Pray To The Creature'' (écrit en pensant au film d'animation Nausicca) creusent le même sillon musical. Les vocaux de Paul Visser collent parfaitement aux rythmiques avec des effets de chants du plus bel effet.
Malgré son début mélancolique, ''Celebrity Summer'' s'enflamme assez vite et s'inscrit plus dans une sorte de croisement entre Queens of the Stone Age et Foo Fighters. Le moment de calme est quant à lui assuré par la ballade acoustique ''Vertigo'' qui vous enveloppe de toute sa douceur. Dans un cocktail de rock ciselé mélangeant Biffy Clyro à Royal Blood, le punchy ''Mouth Of The Wolf'' permet aux britanniques à la quatre cordes (Dave Ferguson) et aux baguettes (Billy Freedom) de se distinguer une nouvelle fois. Le frappeur de fûts et sa double grosses caisses sont encore bien présents sur l'alternative rock ''Wires''.
Retour aux compos rock hard avec un plutôt solide ''Blacklight Shadow'', un ''Pins And Needles'' qui ne l'est pas moins et un ''Toru's Maze'' (inspiré par l'auteur Haruki Murakami) aux légers accents grunge des années 90. Basé sur les thèmes de sur l'engagement, l'amour et la lente décadence vers la mort ultime, ''Years'' termine la galette par un piano/voix qui bascule rapidement vers un climax énergique.
Tout ça est parfaitement en place, maîtrisé et se révèle d'une efficacité redoutable pour atteindre la cible. Avec leur Yūgen et sa bordée de riffs imparables, Black Orchid Empire confirme que l'on peut produire une musique accrocheuse tout en restant accessible et pas forcément totalement commercial.