ABSYMAL GROWLS OF DESPAIR
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Funeral Doom Metal

Between my head
United Rock Nations

ABSYMAL GROWLS OF DESPAIR

5 titres
Funeral Doom Metal
Durée: 45 mn
Sortie le 01/09/2015
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Alors que je m'attendais à écouter du Black Metal, wouaaah la claque lorsque j'ai eu la musique d' ABYSMAL GROWLS OF DESPAIR dans les oreilles. J'ai pris peur tellement c'est horrible (dans le sens de l'horreur), pas à écouter mais à supporter, pas parce que c'est mauvais mais parce que l'ambiance est malsaine, dérangeante, voire insupportable. On appelle ça du Funeral Doom Metal et c'est fait pour vous anéantir. Ce one man band, formé en 2013 par Hangsvart, puise son inspiration chez Samuel Beckett et HP Lovecraft en y ajoutant ses propres tourments : schizophrénie, dépression et misanthropie. Il a composé lui-même tous ses albums depuis Toulouse capitale du sud-ouest de la France et nous livre avec 'Between My Dead' sa 5ème galette en 2 ans d'existence !

Autant dire que le toulousain ne chôme pas ! Cet album, même s'il ne se compose que de 5 titres, va vous attirer tout droit en enfer et même au delà en à peine ¾ d'heure. Après avoir écouté ce que propose le français, vous n'en ressortirez pas indemne tellement l'atmosphère générée est glaciale, mortuaire et démoniaque....on peut même jusqu'à dire suicidaire !

Tout démarre par une musique stressante et oppressante servant d'intro et intitulée 'Misanthropy'. C'est terrifiant comme si l'on se retrouvait au milieu de nulle part sans aucun repère dans un brouillard épais au travers duquel aucune espèce de lumière ne traverse. Seul le son du violoncelle lourd, froid et strident est là pour vous guider... tout droit vers le néant... Puis c'est au tour de 'The End Of Previous Life' de continuer de vous embarquer vers « no man's land » par le son d'une guitare grave, lourde à la composition résonnante, vibrante vous transperçant le cerveau. Lorsque Hangsvart entame ses growls, on entre dans l'horreur tellement c'est grave, profond, sordide. Même le Diable passerait pour un enfant de choeur à côté de ce chant ténébreux. L'ambiance est terrifiante. De plus le rythme des battements sur la grosse caisse, et se faisant entendre discrètement, vous pénètrent et vous tapent sur le système. Les 10'44'' se finissent sur un son de guitare différent et strident vous mettant le moral en berne. L'image à laquelle j'ai pensé sur ce morceau vient du cultissime « Apocalypse Now » de Francis Ford Coppola où lors de la scène finale, tout brûle sous le napalm déversé en quantité innommable dévastant tout sur son passage.

'New Begining' continuera sur cette voie en employant toujours cette guitare saturée à mort au son le plus grave possible accompagnée des Death Growls démoniaques du français. Le tempo saccadé au rythme très militaire me fait penser aux musiques grandioses des péplums. C'est à la fois épique et très rigoureux dans la composition. A 2', un cours passage électro créant un effet psychédélique puis 1'40'' plus tard, c'est la rupture en larsen, au profit d'une simple guitare acoustique sur laquelle se fait entendre des effets sonores métalliques terrorisants. Le reste du titre continuera Funeral Doom à l'atmosphère suicidaire.

On retrouve sur 'The Feast' cette rigueur militaire observée ci-avant. S'ajoute le côté cauchemardesque d'une maison hantée par le bruit de portes qui grincent. Malgré le côté épique et magistral d'une partie de la chanson, le cérémonial mortuaire l'emportera maintenant ainsi cette ambiance toujours aussi oppressante et malsaine. Les pleurs d'enfants en fond accentuent la caractère terrifiant de la composition la rendant ainsi glaciale.

Plus on avance dans l'album et plus la pression de l'horreur monte, le stress allant crescendo. 'Wake up' signera le coup de grâce ! Le jeu du violoncelle à la mélodie distordue auquel s'ajoute la basse réglée au plus grave et les growls caverneux du toulousain font que la symphonie se veut funéraire. Cette ambiance mortuaire va vous pénétrer par tous les pores de votre corps, martelant votre cerveau et pétrifiant votre âme. Le stress oppressant sera permanent jusqu'au bout des 10' du titre finissant à la basse.

Il est clair que l'on ne peut pas rester indifférent à la musique d' ABYSMAL GROWLS OF DESPAIR. Il n'existe pas de mots suffisamment significatifs pour exprimer le côté glauque et macabre de cette musique. J'étais tenté de mettre 4/5 pour le côté artistique, créatif et performant des compositions mais je resterai sur 3 car je trouve cette musique peu accessible tellement l'opacité des riffs et le caractère suicidaire de chacun des morceaux vous habitent. Ames sensibles s'abstenir.

Anibal Bérith