ANNISOKAY
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Métal Mélodique
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Arms
Enora
Journaliste

ANNISOKAY

«« Arms », un bon album qui s'appuie sans honte sur les grands standards du Metalcore tout en proposant quelques perles plus originales»

12 titres
Métal Mélodique
Durée: 42 mn
Sortie le 17/08/2018
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ARISING EMPIRE

Annisokay est un groupe de Post-Hardcore/Metalcore formé en 2007 en Allemagne. Les années suivantes, les démos « My Ticket to Reno » et « The Point You Will Still Miss » paraissent. « Arms » est leur quatrième album après « The Lucid Dreamer » (2012), « Enigmatic Smile » (2015) et « Devil May Care » (2016).

« Coma Blue » est une chanson explosive, percutante et agressive comme on les aime dans le Metalcore. Malgré un départ sur les chapeaux de roues, Annisokay ne tarde pas à revenir vers quelque chose de plus mélodique instrumentalement, accompagné de cordes, et au chant clair. Ce revirement peut sembler regrettable à certains mais la performance est bien exécutée et l'énergie du morceau demeure intacte. Avec « Unaware », on découvre les influences plus traditionnellement Electro du groupe pour une ouverture en douceur mais qui ne tarde pas à gagner en puissance avec l'ajout des guitares et peut être encore plus de la basse de Norbert Kayo. Les screams de Dave Grunewald répondent à merveille à la voix claire de Christoph Wieczorek, dont les inflexions évoquent tantôt des timbres secs comme Sam Carter d'Architects ou des voix plus douces, et peut être plus répandues dans ce genre. La force de la chanson vient surtout de la permanence de la ligne rythmique très entraînante. Ne vous fiez pas à l'apparent apaisement qu'on pourrait ressentir au début de « Good Stories » car le groupe ne tarde pas à prendre une direction plus mélancolique et sombre. Des chemins apparaissent peu à peu devant nous alors que nous nous enfonçons davantage dans l'univers d'Annisokay, qui se révèle plus riche que ce qu'on pourrait croire. On se surprend à agiter la tête en quelques fractions de secondes sur l'excellente rythmique de « Fully Automatic » qui a un petit côté Nu Metal très appréciable !

On continue sur cette lancée qui oscille entre éléments old school et Metalcore violent mais assez classique. Scream et chant clair alternent sur des riffs de guitare plutôt légers et accompagnés de clavier. La batterie de Nico Vaeen se démarque toujours par sa précision et son engagement dans la prestation du groupe. Le groupe a mis le paquet sur une jolie introduction au piano pour « Innocence Was Here » et les instruments font discrètement leur apparition, l'un après l'autre. Heureusement que le screameur du groupe est toujours présent en filigrane parce que le groupe pourrait donner l'impression d'être un solo project de Christoph Wieczorek, toujours au premier rang en tant que guitariste, chanteur et frontman. Les amateurs de sensations fortes préfèreront sans aucun doute « Humanophobia », surpuissante et chargée en agressivité ! La chanson semble faite pour le live tant elle invite au headbang, au circle pit et au mosh pit (à l'exception des refrains, qui restent trop doux et cassent un peu l'ambiance). Comme nombre de leurs confrères, Annisokay semble avoir du mal à se départir de quelques éléments calmes comme le chant clair pour s'autoriser des morceaux plus monolithiques certes mais également plus violents et lourds qui permettraient de renouveler un peu la musique du groupe. « End Of The World » témoigne une nouvelle fois du besoin du groupe de rester dans une ligne musicale relativement accessible à tous avec une chanson plutôt tranquille bien que la composition instrumentale soit assez jolie.

L'intérêt d'« Escalators » vient, à mon avis, du contraste entre la ligne musicale, pleine de fougue et menée par les guitares de Christoph Wieczorek et Philipp Kretzschmar avec le chant clair. Néanmoins, le morceau est loin d'être le meilleur de l'album alors continuons avec « Private Paradise », aux influences beaucoup plus directement Rap, en témoigne le beat d'ouverture et la diction du chant clair. Annisokay sort enfin ouvertement de sa zone de confort et cette tentative se transforme rapidement en véritable succès ! La combinaison d'éléments Metal et Hip Hop permet d'associer énergie bondissante et atmosphère sombre jusqu'à obtenir un titre excellent et original qui flirte avec le Deathcore. Le groupe a invité Chris Fronzak d'Attila pour ce morceau, un featuring qui a porté ses fruits ! Il va être dur de faire mieux mais Annisokay a visiblement choisi de prendre un chemin plus tortueux et violent pour conclure cet album alors poursuivons avec « One Second », plus tendue mais aussi plus classique. Une nouvelle fois avec « Locked Out, Locked In », les musiciens reprennent une formule bien connue dans le Metalcore : passer de la violence du scream et d'une rythmique lourde à de la légèreté avec quelques touches mélodiques d'Electro et du chant clair. Le morceau est tout à fait correct mais on peut aspirer à entendre autre chose, chacun se fera son avis…

« Arms » est un bon album qui s'appuie sans honte sur les grands standards du Metalcore, ce qui peut devenir lassant pour ceux qui souhaitent un peu d'expérimentations mais qui assure un succès immédiat en live, tout en proposant quelques perles, plus originales. Néanmoins, dans tous les cas, les chansons de l'album sont abouties et ont été composées avec soin.