AARON KEYLOCK
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Blues Rock

Cut Against The Grain
Morbid Domi
Journaliste (Belgique)

AARON KEYLOCK

«Aaron Keylock nous sort un magnique premier album qui montre le visage radieux d'un déjà tout grand guitar hero passionné de revival, imprégnant son blues rock d'une véritable âme»

11 titres
Blues Rock
Durée: 47 mn
Sortie le 20/01/2017
10810 vues
Ha, si vous êtes parents, vous savez combien il est difficile de faire des Hommes ou des Dames de vos ados. Certains brillent dans l'univers de la connerie alors que d'autres brillent pour d'autres raisons.

C'est l'histoire d'un jeune Anglais de 18 ans, Aaron Keylock, passionné de guitare et de la musique des années 70.
Vous me direz, oui, c'est bien, il ne doit pas être seul dans le cas.
Certes oui, vous répondrais-je mais doté d'un tel talent, là, les statistiques s'amenuisent fortement.
Voyez-vous, nous avons affaire à un prodige, à une graine de « guitar-Héro » et pas moins que ça.
En sus, notre gars, il semble bien sympathique et bien à des lieues de l'attitude infâmo-condescendante de certains grands artistes que nous ne citerons pas.
Vous saurez en reconnaître par vous-même, je n'en doute pas un seul instant.

Bref, voilà un bougre, surnommé « New solo superstar » par nos confrères de Kerrang, qui sort sot tout premier de blues rock.
Quel est donc son secret ?
Simple, il est tombé dans la potion de gratte à l'âge de 8 ans. Et ce n'est pas tout, le gamin, il chante.
A 12 ans, pendant que certaines de nos têtes blondes jouent à « Clash Royale » et autres pièges à Papa, notre cher Aaron, il écumait les salles de Londres pour rapidement élargir son champ géographique du sévice sonore.
Il croise ensuite un grand guitariste, Joe Bonamassa qui lui donnera quelques conseils (juste « quelques » !!!)
A 16 ans, il part en tournée soutenir un groupe de Rock Ricain, Blackberry Smoke.
Le voilà frappé de l'âge de la majorité civile et surtout, frappé de l'idée d'aller enregistrer sa première oeuvre aux States. Il ira à Los Angeles pour travailler avec Fabrizio Grossi (Alice Cooper, Slash, Zakk Wylde,...).
Aaron sait déjà où il veut aller et comment faire sonner son propre son.

Bon, alors, cet album, il en a dans le ventre ou est-ce juste de la pommade que nous vous mettons pour suivre le buzz du monde du rock ?
La première écoute vous scotche littéralement.
Les autres seront utiles juste pour le plaisir de se régaler.
Transversalement, sa musique nous plonge vraiment dans l'univers revival. Ça vous plonge dans le style de Gary Moore, en portant un peu l'esprit Thin Lizzy, j'ose même apporter un corrélat avec Hendrix.
Techniquement, son jeu de guitare est prégnant et super fluide.
Son chant est bien doté de cet esprit blues dont les fragrances de l'essence nous plongent dans les narines autant que les riffs bien rock vous caressent les tympans.

Dès la première piste, « All The Right Moves », vous êtes pris dans la rythmique, rappelant le génial « You Can't Hurry love » du fabuleux Phil Collins. Si ça ne vous bouge pas le derrière, c'est que vous êtes hémiplégique. Et ce jeu de basse… un caviar ! Jordan Maycock se fera joie sur scène de nous envoyer son ronflant riffing. Aaron propose un chant langoureux et éthéré typiquement Stoner.

Sur “Down”, on s'imagine dans un bar aux Etats-Unis, plein de fumée, le verre de whisky à la main, balançant ce qu'il nous reste d'énergie sur ce terrible morceau, nanti de mordant. Cette fois, c'est Lenny Kravitz qui hante le morceau.

“Medicine Man” nous entraîne dans l'univers du Maître Jimi Hendrix. A ce stade, nous comprenons déjà que cet album est une tuerie.
La 4ème piste, “Falling Again” fleure bon le John Lennon sur “Give me the chance”. Ici, le chant d'Aaron est plus enjoué. Le jeu est plus rapide. La guitare se déchaine totalement dans une spirale endiablée.

La chanson suivante, “Just One Question”, me fait penser à Carlos Santana dans sa manière unique que je pensais inégalable de faire crier sa guitare. Notre Aaron montre un talent énorme. Comment ne pas nourrir là un grand respect et surtout si je vous dis qu'il avait 13 ans lorsqu'il l'a composée.

L'album se poursuit sans être redondant, déjà fuse le très dynamique “Against The Grain” qui donne envie de danser du country. Les saturations vous donnent la “tourniole”. Moment énorme.

“That's Not Me” me séduit totalement, ce hit flirte allègrement avec la pop Rock. C'est magistral.

Si vous êtes d'humeur plus mélancolique, le tout tendre “Try” fera votre bonheur, en slow tempo, prenant une orientation plus introspective. Le peps y est, c'est remarquable.

“Spin The Bottle” montre un autre élan, suintant la profondeur d'un bon Grateful Dead accompagné par Gary Moore.

“Sun's Gonna Shine” s'en va nous balader dans les contrées yankee. Le sable nous colle à la peau.

Nous terminons sur “No Matter What The Cost” qui ressemble davantage à un hymne pédagogique.
Oui, peu importe ce que ça coûte, et je suis persuadé que c'est plus qu'un crédo chez notre jeune artiste. C'est juste sa manière d'être qui est ici mise en lumière dans ce très beau morceau plus calme mais non moins efficace.

Aaron nous a sorti un très bel album qu'il convient de découvrir si vous aimez le blues Rock ainsi que ce qui sonne stoner rock. C'est abordable, limpide, fluide, ça vous touche l'esprit en toute simplicité et c'est très bien exécuté.

Avec ce premier album, Aaron Keylock nous montre qu'il possède déjà tout d'un grand.
Gageons qu'il poursuive sur cet élan et je suis persuadé que dans 30 ans, son nom sera écrit en lettres d'or dans toutes les encyclopédies dignes de ce nom.
Mais au diable la gloriole, Aaron fait de la musique qu'il aime et la rend très accessible et diantrement pertinente.

Morbid Domi (Janvier 2017)